« J’ai décidé de partir au Royaume-Uni en me basant sur ce que m’en avaient dit ma famille et mes amis. Ils m’ont décrit un pays plein d’opportunités et de prospérité.
Tout le monde m’a dit que vivre au Royaume-Uni serait un rêve, comme un pré rempli de fleurs, et que je trouverais très facilement tout ce dont j’avais besoin.
Mais la réalité n’a rien à voir avec ce que j’avais imaginé.
On ne m’avait pas dit grand-chose sur la traversée, seulement qu’elle était très sûre. Le voyage entre la France et le Royaume-Uni a été très différent de ce que les passeurs m’avaient décrit. Nous avons embarqué sur un petit bateau pendant la nuit. Nous étions environ 30 personnes à bord. C’était très effrayant de naviguer dans le noir, on voyait à peine nos mains devant nous. »
Malgré une mer initialement calme, la situation a pris une tournure dramatique lorsque de fortes pluies ont commencé à tomber à mi-parcours, provoquant l’inondation du bateau jusqu’à hauteur des mollets. Nous avons essayé de vider l’eau à la main, mais cela ne fonctionnait pas. Nous étions trempés par la pluie et l’eau de mer.
« Je connaissais très peu la situation juridique relative à l’emploi au Royaume-Uni, car les trafiquants nous avaient assuré que le principal défi consistait à atteindre le Royaume-Uni. Selon eux, une fois sur place, tout serait facile à gérer, y compris l’hébergement et l’emploi. Ils ont dit qu’ils pouvaient nous aider à trouver du travail et à obtenir un numéro d’assurance nationale si nécessaire. Ils ont également affirmé que certaines personnes résidaient et travaillaient au Royaume-Uni sans statut légal depuis plus de 25 ans et menaient une vie apparemment normale.
Au bout de deux ou trois mois, j’ai commencé à espérer rentrer chez moi. L’adaptation s’est avérée difficile, notamment en raison du rythme exigeant du travail dans le bâtiment, avec des journées de 12 heures, sept jours sur sept. La seule raison pour laquelle j’ai continué à travailler était de gagner suffisamment d’argent pour rembourser l’argent que j’avais emprunté pour faire le voyage avant de rentrer chez moi. J’avais du mal à m’intégrer dans la culture locale, ce qui renforçait mon sentiment de déracinement.
Je regrette profondément ma décision de venir au Royaume-Uni. J’ai mis ma vie en danger dans ces petits bateaux et je le regrette amèrement. Non seulement je ne referais jamais ce choix, mais je déconseillerais fortement à mes amis et à ma famille de suivre le même chemin.
De plus, il est devenu très difficile d’être un immigrant clandestin au Royaume-Uni. Le gouvernement n’offre aucun soutien ni aucune aide pour demander l’asile. La réalité financière est que le coût de la vie au Royaume-Uni n’est pas adapté aux revenus d’un emploi exigeant. Il est de plus en plus difficile de trouver du travail sans papiers et on peut facilement se retrouver à la rue, puis être amené à risquer sa vie dans le trafic de drogue. »
Il est très facile de se laisser manipuler pour se lancer dans le trafic de drogue, surtout si l’on n’arrive pas à trouver un emploi rémunéré en espèces et que l’on a désespérément besoin d’argent.
« Les risques liés à la tentative de commencer une nouvelle vie au Royaume-Uni ne sont pas justifiés. Travailler comme artisan dans son pays, avec une maison et une famille, offre souvent un meilleur niveau de vie que les difficultés auxquelles on peut être confronté au Royaume-Uni. Il est très difficile de joindre les deux bouts et d’envoyer de l’argent chez soi lorsqu’on est seul dans un pays étranger. Je déconseille fortement à mes amis et à ma famille d’entreprendre ce voyage risqué vers le Royaume-Uni et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour les en empêcher. »
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