
« J’ai décidé de partir au Royaume-Uni pour travailler et envoyer de l’argent chez moi. J’ai travaillé dans plusieurs pays d’Europe et je pensais avoir une bonne idée de ce qui m’attendait.
Je savais que je ne serais pas autorisé à rester légalement au Royaume-Uni et que je risquais d’être renvoyé chez moi, mais j’étais prêt à prendre ce risque pour gagner de l’argent.
Les passeurs nous ont dit que la traversée entre la France et le Royaume-Uni à bord de petits bateaux serait facile et sans danger. La réalité a été tout autre. Je suis arrivé à Calais et j’ai dormi dans un camp pendant environ cinq jours. Il y avait beaucoup de monde, principalement des Albanais et des personnes originaires du Moyen-Orient. »
J’ai été affecté à un groupe composé de 32 autres hommes, et notre tâche consistait à transporter un petit bateau. Nous avons dû marcher pendant environ une heure en tenant le bateau, les cordes nous frappant le visage et les jambes.
« Les organisateurs du camp semblaient être kurdes, ils étaient armés de fusils et nous empêchaient de nous plaindre ou de discuter. Nous avons mis le bateau à l’eau sur le rivage, avons avancé d’environ 500 mètres dans la mer, puis nous avons tous sauté à bord. Nous avons passé environ cinq heures dans le bateau avant d’atteindre les côtes britanniques.
Alors que nous approchions des côtes britanniques, nous avons été interceptés par la police et emmenés dans un camp voisin où ils ont enregistré nos informations personnelles sans nous demander pourquoi nous avions décidé de venir au Royaume-Uni.
Je ne risquerais plus jamais ma vie dans un petit bateau, même si on me payait en or. »
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